On retrouve, sur différents immeubles de Québec, 142 plaques Ici vécut. Elles rappellent à nos mémoires des personnes qui ont marqué à leur façon l'histoire de la ville. Alfred Pellan (1906-1988) est l'un des grands peintres de l'histoire du Québec, qui s'est démarqué par sa liberté artistique, son univers surréaliste et ses couleurs vibrantes.
Ici vécut : Alfred Pellan, au 583, 3e Avenue
On retrouve, sur différents immeubles de Québec, 142 plaques Ici vécut. Elles rappellent à nos mémoires des personnes qui ont marqué à leur façon l’histoire de la ville. Alfred Pellan (1906-1988) est l’un des grands peintres de l’histoire du Québec, qui s’est démarqué par sa liberté artistique, son univers surréaliste et ses couleurs vibrantes.
En raison des travaux de construction de l’Espace Riopelle, qui doit ouvrir ses portes en 2026, l’exposition Les 4 figures de l’art moderne n’est plus accessible au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ). On pouvait y découvrir les œuvres de quatre grands peintres québécois : Jean Paul Lemieux, Jean-Paul Riopelle, Fernand Leduc et Alfred Pellan.
Ce dernier a vécu son enfance dans le quartier Limoilou, sur la 3e Avenue. Une plaque Ici vécut est apposée sur l’édifice situé au 583, 3e Avenue, qui abrite aujourd’hui Le Petit Couture. Pendant six ans, jusqu’en 2022, la galerie d’art Chez Alfred-Pellan se trouvait à cette adresse.
Mais pourquoi Alfred Pellan a-t-il été si important dans l’histoire de l’art au Québec, lui qui compte 1 299 œuvres dans la collection du MNBAQ ?
D’ailleurs, afin de respecter le droit d’auteur, il y a aura peu d’images de toiles d’Alfred Pellan. Nous vous invitons donc à consulter le répertoire de celles présentes sur le site du MNBAQ.
Élevé par un père seul
Alfred Pelland fils voit le jour le 16 mai 1906 à Québec, dans le quartier Saint-Roch. Il est le fils de l’ingénieur ferroviaire Alfred Pelland et de Maria Régina Damphousse. Celle-ci meurt le 28 janvier 1910, à l’âge de 27 ans seulement, alors que le petit Alfred n’a que 3 ans.
Le père élève donc seul trois enfants (Réginald, Alfred et Diane).
En 1920, il acquiert un bâtiment de la 3e Avenue, où il emménage avec sa famille. En 1924, Alfred Pelland père fait construire une annexe sur deux étages. Entre 1940 et 1949, celui-ci loue également le rez-de-chaussée à la Commission des Liqueurs du Québec.
Pour le jeune Alfred Pellan (qui retire le «d» de son patronyme durant la vingtaine), cet endroit est celui où il découvre son intérêt pour la peinture. Son père l’a d’ailleurs toujours encouragé à développer son talent. À 14 ans, le jeune Alfred découvre des peintures et pinceaux abandonnés par son père. Après cela, il a toujours fait de l’art, s’intéressant bien peu, en contrepartie, à la grammaire ou au latin. Encore adolescent, il peint notamment Les fraises, en 1920.
École des beaux-arts et succès précoce
Convaincu par les habiletés de son fils, Alfred Pelland conduit son fils à l’École des beaux-arts de Québec, qui ouvre ses portes au début des années 1920. Jean Bailleul, alors directeur de l’établissement, l’accepte dans son école.
Alfred Pellan étudie le dessin et la peinture, mais découvre également la sculpture et l’architecture. L’école lui permet d’explorer différentes méthodes.
En 1923, il commence à se faire remarquer, alors qu’il remporte le premier prix dans les catégories de peinture, sculpture, dessin et arts décoratifs au Salon de l’École des beaux-arts de Québec. La même année, il vend sa première toile, Coin du vieux Québec, à la Galerie nationale du Canada (Musée des beaux-arts du Canada).
Puis, en 1925, lors d’une exposition de l’école, il remporte à nouveau une première place en dessin, peinture et sculpture. Les critiques de l’époque écrivent que ses natures mortes «dénotent un sens remarquable de la couleur».
Vie parisienne
Lors de l’année 1926, Alfred Pellan obtient une bourse qui lui permettra d’étudier en France pendant trois ans. Il s’envole vers Paris en compagnie de son ami collègue et boursier Omer Parent. Alfred Pellan demeure finalement à Paris jusqu’en 1940.
Pellan suit d’abord les cours du peintre Lucien Simon à l’École nationale supérieure des beaux-arts. Il assiste également à des cours à l’Académie Colarossi et à l’Académie de la Grande Chaumière. Le jeune peintre souhaitait aller au-delà des traditions et développer sa propre expression artistique.
Pellan fait la rencontre de plusieurs artistes marquants durant son séjour européen : Max Ernst, Pablo Picasso, Fernand Léger, Joan Miró… Il devient également ami avec le poète québécois Alain Grandbois et l’écrivain surréaliste André Breton.
En 1930, son talent commence à être remarqué en France, alors qu’il remporte le premier prix d’une exposition réunissant les élèves de Lucien Simon. Ses natures mortes colorées sont alors reconnues par les critiques d’art.
L’année 1935 marque son adhésion à Forces nouvelles, mouvement artistique assez marginal fondé par Henri Hérault. Ce groupe voulait développer un art vivant inspiré par la tradition. Pellan quitte rapidement ce groupe.
La même année, sa toile Instruments de musique – A, inspirée par le courant cubiste, lui vaut le premier prix au Salon d’art mural.
Trop provocant au Québec
Puis, en 1939, Alfred Pellan approche la consécration, lorsque la Galerie Jeanne Bucher l’accueille dans son écurie. Des artistes de renom y étaient associés, comme Picasso, Ernst, Georges Braque, Wassily Kandinsky et Alberto Giacometti.
Pendant qu’il est en France, le père du peintre l’encourage à envoyer sa candidature pour enseigner à l’École des beaux-arts de Québec.
«Malheureusement, ses idées d’inspiration moderniste et ses œuvres provocantes […], de même que ses fréquentations parisiennes, rebutent le jury qui les considère incompatibles avec le métier d’enseignant», écrit Maria Rose Lehmann.
Ce refus lui permet cependant de poursuivre son aventure française. Il parvient d’ailleurs à vendre certaines de ses toiles, dont Nature morte à la lampe. Celle-ci est achetée par le politicien et futur fondateur du festival de Cannes, Georges Huisman, et l’historien de l’art Robert Rey, pour la collection nationale française.
En tout, Alfred Pellan demeure pendant 14 ans à Paris. La vente de ses peintures n’est pas suffisante. Il accumule donc les petits boulots, en plus de recevoir un peu d’argent de la part de son père.
Mais la Seconde Guerre mondiale l’oblige à retraverser l’Atlantique. Le gouvernement québécois l’aide à rentrer au Canada avec plus de 400 peintures et dessins, mais les sculptures doivent demeurer en France.
Retour dans un Québec différent et peinture religieuse
Depuis le départ de Pellan pour la France, le monde de l’art au Québec a beaucoup changé. Malgré la puissance du gouvernement Duplessis et du clergé catholique, les intellectuels et artistes commencent à vouloir sortir d’un carcan considéré rétrograde.
Dès juin 1940, Alfred Pellan expose plus de 161 œuvres au Musée de la province de Québec (aujourd’hui le MNBAQ), puis à la Art Association of Montreal.
«L’exposition stimule les défenseurs du modernisme et encourage les artistes à se défaire des habitudes établies pour repousser les limites de leur pratique», écrit encore Maria Rose Lehmann.
Pellan s’installe ensuite à Montréal, où il entretient des amitiés avec un milieu artistique dynamique, teinté par des idéaux progressistes. Il présente ses œuvres lors de la Première exposition des Indépendants, en 1941.
Dans un Québec encore conservateur, il fait aussi le pari de réaliser des toiles un peu plus «accessibles», alors qu’il produit des portraits de jeunes enfants et des scènes plus réalistes. En 1943, il réalise aussi un tableau représentant Catherine de Saint-Augustin, une commande des Augustines de l’Hôtel-Dieu de Québec. Précisons que Diane Pelland, sœur du peintre, faisait elle-même partie de cette communauté de religieuses soignantes, qu’elle quitte la même année où la toile est réalisée.
Cette peinture, bien différente de la production habituelle d’Alfred Pellan, se trouve au troisième étage du Monastère des Augustines, dans le Vieux-Québec, où se trouvent des chambres rappelant les anciennes cellules des religieuses, où il est possible de dormir. La toile peut aussi être admirée à l’occasion de visites commentées.
Un enseignant controversé
En plus de participer à diverses expositions, Alfred Pellan est aussi à la recherche de boulot. En 1942, il réalise la murale du Canada, sa première murale, qui orne la salle de réception de l’ambassade canadienne à Rio de Janeiro, au Brésil.
L’année suivante, il est finalement engagé comme professeur, à l’École des beaux-arts de Montréal. Sa relation avec le directeur de l’école, Charles Maillard, plutôt conservateur, n’est pas un long fleuve tranquille. Pellan encourage ses élèves à trouver leur propre expression.
«Lorsque j’enseignais, j’aiguisais la conscience de mes élèves, je semais le malaise, je stimulais la recherche : et les étudiants apprenaient à observer, à se remettre en question, à faire leurs propres découvertes », expliquait Pellan.
L’année 1945 est marquée par la controverse, alors que le directeur Maillard oblige deux élèves de Pellan à retirer leurs tableaux de l’exposition annuelle de l’école, en raison de leur «moralité douteuse». Charles Maillard finira par démissionner et Pellan consolidera son statut comme artiste opposé à l’académisme et comme défenseur de la liberté d’expression.
En plus de réaliser des toiles, Pellan élargit sa palette de techniques. Il crée notamment les costumes et les décors de la pièce de théâtre de Shakespeare La nuit des rois, produite par les Compagnons de Saint-Laurent en 1945.
Tensions Pellan-Borduas et mariage
En 1939, John Lyman avait fondé la Société d’art contemporain (SAC). Ce groupe défendait une «approche non académique de l’art moderniste». Le peintre Paul-Émile Borduas faisait partie des premiers membres. Pellan se joint au groupe lorsqu’il s’installe à Montréal.
Des tensions commencent cependant à apparaître à la fin des années 1940, alors que deux factions cherchent à l’emporter. Le groupe des Automatistes, duquel fait partie Borduas, défend une approche expérimentale de l’art. De son côté, Pellan est impliqué dans la fondation, en 1948, de Prisme d’Yeux, qui souhaite multiplier les points de vue. Borduas devient finalement président de la SAC en 1948, ce qui pousse Pellan à démissionner. La rivalité entre les deux peintres sera présente tout au long de leur vie.
À travers ce conflit de vision, une bonne nouvelle s’invite dans la vie d’Alfred Pellan. Lors d’une fête organisée par l’artiste Jacques de Tonnancourt, il fait la rencontre de Madeleine Poliseno, qu’il épouse le 23 juillet 1949. Celle-ci a 23 ans, tandis que son nouveau mari a 20 ans de plus. Elle a continué de veiller sur l’œuvre d’Alfred Pellan, jusqu’à son décès en 2010, 22 ans après celui de son époux.
Salué par la critique, mais toujours controversé
Dans la décennie 1950, la critique salue le travail d’Alfred Pellan. Celui-ci fait partie des artistes sélectionnés pour représenter le Canada lors de la Biennale de Venise de 1952. Il y expose notamment Surprise académique et Les îles de la nuit.
La même année, la Société royale du Canada lui octroie une bourse pour passer un an à Paris. Il retrouve donc la capitale française, mais celle-ci le déçoit, en raison des rivalités qui habitent les jeunes artistes.
Qu`à cela ne tienne, l’année 1955 marque une forme de consécration pour Pellan, alors que le Musée national d’art moderne de France en fait le premier Canadien auquel une exposition est consacrée.
Mais cette même année marque aussi une résistance envers Alfred Pellan à Montréal. Il n’est plus le bienvenu à l’École des beaux-arts et le Musée des beaux-arts de Montréal lui refuse une exposition.
Avec l’appui du maire Jean Drapeau, il parvient quand même à exposer une centaine de toiles à l’hôtel de ville de Montréal. Le critique d’art Charles Doyon qualifie alors le style de Pellan comme du «surréalisme allégorique».
Cette exposition ne plait cependant pas à tous, alors que le conseiller municipal affirme être «dégoûté au suprême degré», notamment par les peintures Sur la plage et Quatre femmes, en raison de «la nature obscène et impudique de l’art de Pellan». Trois de ses œuvres devront d’ailleurs être retirées. Certaines femmes représentées seraient dans des «positions provocantes», ce qui aurait choqué le public.
Maison de Sainte-Rose et reconnaissance croissante
Dès 1950, Alfred Pellan s’installe dans une vieille maison de Sainte-Rose, qui fait aujourd’hui partie de la ville de Laval. Il rénove le bâtiment et le transforme en atelier, où il peut créer sans craindre la censure. La maçonnerie de pierre est décorée par des créatures fantastiques et l’intérieur affiche des couleurs vives.
En 1957, Pellan commence à enseigner au Centre d’art de Sainte-Adèle, dans les Laurentides. L’année suivante, le Conseil des Arts du Canada lui octroie une subvention pour réaliser la série Jardin. Il expérimente alors la plasticité (ou tridimensionnalité) dans ses peintures.
Les années 1960 marquent pour lui des années fastes dans la création de murales. L’école secondaire Immaculée-Conception de Granby lui fait une commande, tout comme trois résidences privées de Montréal. En 1963, Alfred Pellan crée The Prairies, pour l’aéroport de Winnipeg.
L’église Saint-Théophile de Laval-Ouest ouvre aussi les portes à Pellan, tout comme l’école Sainte-Rose, où il produit un vitrail. En 1966, la Bibliothèque nationale d’Ottawa accueille également une murale.
Les années 1960 marquent d’ailleurs un moment important dans la vie de Pellan, maintenant considéré comme un «créateur phare» dans le monde des arts visuels. Le Musée des beaux-arts du Canada, à Ottawa, a d’ailleurs organisé une rétrospective de son travail.
En 1967, Pellan est responsable d’une affiche pour Expo 67, en plus de faire partie des premières personnes récompensées par l’Ordre national du Canada.
Rétrospective au Musée du Québec et Mini-bestiaire
Cette reconnaissance se poursuit durant les années 1970, alors qu’Alfred Pellan cumule les honneurs : doctorats honorifiques de l’Université Laval, de l’Université Sir George Williams (Concordia) et de l’Université de Montréal, membre de l’Académie royale des arts du Canada, récipiendaire du prix Louis-Philippe-Hébert de la Société Saint-Jean-Baptiste, etc.
Le Musée du Québec (aujourd’hui MNBAQ) lui consacre aussi une rétrospective en 1972. On y présente une sélection du Mini-bestiaire, qui «marque l’évolution importante des expérimentations de l’artiste avec le surréalisme».
Drôle de prix et héritage
Alfred Pellan n’arrête jamais réellement de travailler et de créer. Il compose de nombreuses sérigraphies entre 1968 et 1980.
En 1984, la vie d’Alfred Pellan est marquée par un moment bien ironique, alors qu’il reçoit le prestigieux prix Paul-Émile Borduas «pour son apport dynamique à l’enseignement des arts, sa lutte en faveur des libertés indispensables à l’expression artistique et ses œuvres connues et reconnues au Québec comme à l’étranger». Rappelons que les relations entre Borduas et Pellan avaient été plutôt orageuses.
Le 31 octobre 1988, après des années de souffrance causées par des rhumatismes et de l’anémie, Alfred Pellan s’éteint à 82 ans. Depuis, Alfred Pellan est reconnu comme une figure de premier plan dans l’histoire de l’art moderne québécois.
«Pour Pellan, la perspective de créer un langage visuel fondamentalement libre, non contraint par une idéologie, une école ou un moyen d’expression, est une quête perpétuelle : il crée des oeuvres stupéfiantes allant de dessins académiques à des peintures d’inspirations surréaliste et cubiste, en passant par des murales de verre de grand format, des compositions aux couleurs intenses, des objets insolites et même des expériences poétiques de conception théâtrale», écrit Maria Rosa Lehmann.
Son nom est présent dans la toponymie de plusieurs municipalités du Québec. De nombreuses rues portent le nom d’Alfred Pellan, que ce soit à Montréal, Lévis, Shawinigan, Drummondville ou Granby. Il existe aussi un lac Alfred-Pellan dans le Nord-du-Québec. Une circonscription fédérale, située dans l’est de Laval, où il a vécu, porte également le nom d’Alfred-Pellan.
Le défenseur de la liberté d’expression qu’était Alfred Pellan aurait sans doute trouvé bien ironique que ses œuvres soient remplacées par un portrait de la reine Élizabeth II lors de la visite du prince William et de Kate Middleton en 2012 dans l’édifice du ministère des Affaires étrangères. Le gouvernement Harper prévoyait même de vendre les toiles Canada Ouest Canada Est, qui ont finalement retrouvé leur place en 2015, quelques jours après l’assermentation du gouvernement Trudeau.
Une section du site de la Ville de Québec rassemble la liste des plaques Ici vécut.
La fiche de celle d’Alfred Pellan contient une capsule sonore de Marie-Ève Beaupré, historienne de l’art et ancienne conservatrice au MNBAQ.
Sources
Commission de toponymie du Québec, «Alfred Pellan».
DITCHBURN, Jennifer, «Portrait de la reine: Ottawa voulait vendre les tableaux de Pellan», La Presse canadienne, 7 janvier 2012.
Élections Canada, «Alfred-Pellan».
GENEST, Suzie, «La belle histoire de Madeleine Pelland à la Galerie Chez Alfred-Pellan», Monlimoilou, 2 juin 2022.
GREENBERG, Reesa, «Alfred Pellan», L’Encyclopédie canadienne, 4 mars 2015.
LAVOIE, Jocelyne, «Un Pellan au Monastère des Augustines», Musée du Monastère des Augustines, 25 février 2022.
LEHMANN, Maria Rosa, Alfred Pellan. Sa vie et son œuvre, Institut de l’art canadien, 2023, 172 p.
Musée national des beaux-arts du Québec, «Pellan, Alfred».
Nos origines, «Généalogie Maria-Regina Damphousse», Généalogie du Québec et d’Amérique française.
Radio-Canada, «Pellan remplace la reine aux Affaires étrangères», ICI Ottawa-Gatineau, 9 novembre 2015.
R. PORTER, John, «La belle complice du peintre Alfred Pellan s’en est allée», Le Soleil, 30 septembre 2010.
Ville de Québec, «Fiche d’un bâtiment patrimonial – 581 à 583, 3e Avenue», Répertoire du patrimoine bâti.
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