Il y a 15 ans, un déraillement sous l’autoroute Dufferin-Montmorency semait l’inquiétude

Les résidents de la paroisse Saint-Charles de Limoilou, en particulier, se souviennent de l’accident ferroviaire de juillet 2009, à l’entrée sud du boulevard des Capucins. Un événement qui n’est pas s’en rappeler un autre déraillement, spectaculaire, survenu presque au même endroit un siècle plus tôt.

Tel que rapporté dans le journal Le Soleil du 22 juillet 2009 sous la plume de Marc Allard en page 11, cet accident a eu lieu tout près de la nouvelle caserne des Capucins…

« Proximité risquée, selon les pompiers – […] Vendredi soir, trois wagons du CN remplis de kérosène ont déraillé sous les piliers de l’autoroute Dufferin. Une fuite est apparue sur un des trois wagons, mais elle a été maîtrisée assez rapidement. […] »

Quatre ans avant la catastrophe de Lac-Mégantic, nos autorités locales avaient alors exprimé leurs craintes quant aux conséquences qu’auraient pu entraîner le déraillement dans ce coin de Limoilou :

« […] « S’il y avait eu explosion, la caserne aurait sauté. On est à peu près à 10 m de la track », dit le président de l’Association des pompiers professionnels de Québec (APPQ), Éric Gosselin.

Selon l’Association, la proximité de la caserne des Capucins avec le lien ferroviaire du secteur portuaire de Québec, où transitent constamment des matières dangereuses, menace la sécurité des pompiers et pourrait les empêcher de faire leur travail si un wagon explosait. […]

« Si ça avait allumé, ça aurait été majeur », a toutefois déclaré vendredi soir Pierre Verreault, chef aux opérations chez les pompiers de Québec. »

Comme un rappel du déraillement de 1904

Dans son article sur Facebook, Le déraillement de Limoilou,  la Société historique de Québec évoque un autre accident survenu presque au même endroit.

« Depuis la fin du XIXe siècle, la Quebec & Lake St. John Railway Co. reliait le lac Saint-Jean à Québec, en passant par Portneuf, Loretteville et Charlesbourg. Avant d’arriver à la gare de la rue Saint-André, le train s’arrêtait à la gare de Limoilou qui était située dans le secteur du carrefour du boulevard des Capucins et du chemin de la Canardière.

Le vendredi 12 août 1904, un train constitué de la locomotive no 17, tirant 30 wagons chargés de marchandises diverses, de bois de chauffage, de planches, de madriers et de pulpe arrivait de Roberval. En amorçant la longue descente depuis Loretteville, son énorme charge lui fait prendre de la vitesse à un point tel qu’il devient incontrôlable. Tous les moyens sont pris pour l’arrêter, mais rien n’y fait. Voyant la catastrophe arriver, le conducteur, l’ingénieur et les serre-freins sautent du convoi en s’infligeant de légères blessures. À 4h20 du matin, en rentrant à la gare de Limoilou et en atteignant les aiguillages à une vitesse folle, il déraille et s’affaisse sur la gare, la détruisant complètement. Il n’y eut heureusement aucune victime. […]

La gare sera reconstruite. C’est la vitesse incontrôlable qui produisit l’accident.