Le Centre de services scolaire de la Capitale travaille actuellement à un redécoupage des bassins d'élèves pour les trois écoles du secteur de Lairet : Saint-Albert-le-Grand, Sainte-Odile et Saint-Paul-Apôtre. Le plan proposé est cependant loin de convaincre de nombreux parents du quartier, qui verront plusieurs enfants changer d'école pour fréquenter un établissement plus éloigné de leur domicile.
Inquiétudes face aux changements de bassins d’élèves dans Lairet
Le Centre de services scolaire de la Capitale travaille actuellement à un redécoupage des bassins d’élèves pour les trois écoles du secteur de Lairet : Saint-Albert-le-Grand, Sainte-Odile et Saint-Paul-Apôtre. Le plan proposé est cependant loin de convaincre de nombreux parents du quartier, qui verront plusieurs enfants changer d’école pour fréquenter un établissement plus éloigné de leur domicile.
Selon les prévisions du Centre de services scolaire de la Capitale (CSSC), tous les établissements d’enseignement primaire de Limoilou sont à pleine capacité.
Dans Lairet, du côté de l’école Sainte-Odile, la capacité fonctionnelle actuelle est de 15 groupes-classes. Toutefois, au cours des cinq prochaines années, l’augmentation prévue du nombre d’élèves se traduirait par un besoin d’entre 19 et 21 locaux de classe. L‘école Saint-Albert-le-Grand aurait besoin d’un ou deux locaux supplémentaires
De son côté, l‘école Saint-Paul-Apôtre bénéficiera de travaux d’agrandissement. 10 classes supplémentaires sont prévues pour la rentrée 2025, afin de répondre à la pression.
«Mentionnons que le nombre d’enfants qui entreront au préscolaire, prévu aux statistiques ministérielles de notre territoire, additionné à la clientèle vieillie fréquentant actuellement nos écoles, démontre clairement une croissance de clientèle pour les prochaines années », précise par courriel Marie-Claude Lavoie, coordonnatrice aux communications au Centre de services scolaire de la Capitale.
Des représentantes du Centre de services scolaire ont rencontré les parents des trois écoles concernés par le redécoupage. L’auteur de ces lignes a pu assister à la rencontre qui s’est tenue lundi soir dernier, dans le gymnase de l’école Sainte-Odile. Une quarantaine de parents assistaient à la rencontre.
Nouveaux découpages
Mentionnons d’abord à quoi ressemble le découpage actuel dans le quartier Lairet, qui a été présenté lors des différentes assemblées de parents.
Actuellement, tous les élèves qui résident dans le quadrilatère entre l’autoroute Laurentienne à l’ouest, la 41e Rue Ouest au nord, l’avenue des Cerisiers à l’est et la voie ferrée au nord se trouvent dans le bassin de l’école Sainte-Odile.
L’école Saint-Albert reçoit les enfants vivant entre l’avenue des Cerisiers à l’ouest, la 41e Rue au nord, le boulevard Henri-Bourassa à l’est et la voie ferrée au nord.
Finalement, les élèves de l’école Saint-Paul-Apôtre habitent dans le reste du quartier Lairet, en excluant une parcelle située près de la 1re Avenue et de la 18e Rue. La majeure partie de Maizerets située à l’est du boulevard Henri-Bourassa est aussi desservie par cette école.
Voici maintenant quelques changements qui pourraient affecter les enfants de Lairet, si les modifications étaient adoptées telles quelles.
Les élèves de la rue des Lilas Ouest, de la Colombière Ouest et des Saules Ouest, qui se trouvent à l’est de l’avenue Duval, fréquenteraient l’école Saint-Albert-le-Grand, plutôt que Sainte-Odile. Ils seraient rejoints par ceux qui habitent à l’est de l’avenue du Colisée sur les rues des Frênes Ouest, des Peupliers Ouest et des Chênes Ouest.
De leur côté, les élèves des rues des Épinettes, des Bouleaux Ouest et des Chênes Ouest, dans la section située à l’est de l’avenue du Colisée, devront se rendre à l’école Saint-Paul-Apôtre. Ils fréquentent actuellement aussi Sainte-Odile.
De l’autre côté, les enfants qui habitent à l’est de l’avenue des Cerisiers sur les rues des Chênes (Ouest et Est), des Bouleaux (Ouest et Est), des Ormes et Godbout, fréquenteraient l’école Saint-Paul-Apôtre. Ils sont actuellement associés à l’école Saint-Albert-le-Grand.
Le territoire de l’école Saint-Paul-Apôtre ne s’étendrait pas davantage au nord et à l’est.
Dans la galerie de photos en fin d’article, vous pouvez lire la division par rue et numéro civique.
Sécurité routière, transport et vie de quartier
Peu d’enthousiasme s’est fait sentir du côté des parents lors de l’assemblée de lundi soir. Ceux-ci ont soulevé de nombreux enjeux qui les préoccupent face au découpage proposé.
La sécurité des enfants inquiète plusieurs parents, qui verront leurs enfants devoir traverser une ou plusieurs artères plutôt achalandées, comme l’avenue du Colisée ou la 1re Avenue. Dans certains cas, des enfants devront parcourir plus d’un kilomètre de plus, alors que l’école Sainte-Odile se trouvait beaucoup plus proche de leur domicile. Plusieurs estiment qu’ils seront obligés de changer leurs habitudes familiales, en allant par exemple reconduire en voiture leur enfant, question d’assurer sa sécurité.
C’est le cas de Julie Poisson, mère de deux enfants et membre du conseil d’administration du conseil de quartier de Lairet. Elle habite au coin de la rue des Chênes Ouest et de l’avenue du Colisée, ce qui obligerait ses enfants à se rendre à l’école Saint-Paul-Apôtre.
«À première vue, ça me choque. On a fait le choix du quartier pour ne pas dépendre de l’auto et revenir à une vie plus locale. On perdrait en qualité de vie », se désole-t-elle en entrevue avec Monlimoilou.
L’impact sur le sentiment de communauté a aussi émané des dires de nombreux parents. Ceux-ci citaient notamment l’importance du parc-école pour leurs enfants et leurs amis, mais aussi la vie de quartier qui s’est développée. Une mère a notamment cité l’événement Lairet en fête, qui réunit de nombreux parents dans la cour de l’école Sainte-Odile à chaque année.
«Sainte-Odile, c’est un quartier fragile au niveau du tissu social», ajoute Julie Poisson.
« Il y a beaucoup de nouveaux arrivants, pas de centre communautaire, pas de lieu de rencontre pour créer une communauté. L’école est devenue ce lieu-là pour plusieurs », remarque-t-elle.
Niveau de services et maternelle 4 ans
Parmi les autres enjeux soulevés par les parents, un père s’inquiétait aussi d’une perte de services possibles, si son enfant devait changer d’école. Les représentantes du Centre de services scolaire ont voulu se faire rassurantes, en mentionnant qu’il aurait droit au même service. Une autre mère a tout de même soulevé qu’il manque de main-d’œuvre un peu partout dans le réseau.
Un autre parent s’interrogeait quant à lui sur l’inscription en maternelle 4 ans, à savoir s’il perdrait la priorité pour son enfant dans le cas où son adresse ne se trouvait plus dans le même bassin. Il s’est fait répondre que c’était une possibilité.
Pistes de solution
Les parents présents lundi soir ont voulu évalué quelques possibilités, pour savoir s’il existait des pistes de solution pour préserver le plus possible le découpage actuel dans Sainte-Odile.
À quelques reprises, l’idée de reprendre le bâtiment de l’école régionale des Quatre-Saisons, qui se trouve tout juste à côté de l’école Sainte-Odile, a flotté dans l’air. Cette option n’a pas été évaluée, en raison de son statut régional et de son mandat particulier. Celle-ci accueille 60 élèves de 5 à 21 ans qui ont un trouble relevant de la psychopathologie et dont les classes régulières ou adaptées ne répondent pas aux besoins.
Les représentantes du CSSC ont aussi ajouté que des travaux d’agrandissement n’étaient pas possibles pour les écoles Sainte-Odile et Saint-Albert-le-Grand.
Monlimoilou a demandé par courriel au CSSC si d’autres options pouvaient être envisagées, comme des classes modulaires, mais on nous a répondu que « les questions spécifiques […] seront traitées lors des consultations ».
Mobilisation
Malgré tout, la mobilisation s’organise actuellement du côté des parents.
« On a un groupe Facebook. Il y a des parents qui veulent déposer un mémoire avec des arguments et des données concrètes », précise Julie Poisson.
Elle ajoute croire que ce redécoupage « ne va rien régler ». Mme Poisson souligne qu’en plus de la forte immigration, d’importants projets immobiliers créeront une pression sur le quartier dans les prochaines, augmentant ainsi le besoin de places dans les écoles. Elle cite les projets prévus dans les secteurs de la friche de la 41e Rue, des Galeries Charlesbourg et de l’ancien Colisée.
Julie Poisson travaille aussi à mobiliser les membres des conseils d’établissement des deux autres écoles du secteur, afin d’augmenter la pression pour renvoyer le CSSC à la table à dessin.
La conseillère municipale de Limoilou, Jackie Smith, a aussi offert son appui aux parents de Sainte-Odile. Une partie de son district électoral se trouve dans ce secteur de Lairet.
« À la Ville, nous travaillons pour des services à proximité des familles afin de favoriser le déplacement sécuritaire des enfants, à la marche ou à vélo. Ce redécoupage va à contre sens de nos objectifs », affirme Mme Smith dans une publication du groupe de quartier de Lairet sur Facebook.
Maintenant, à quoi ressemblera la suite des événements ?
Une consultation sera officiellement lancée au lendemain du conseil d’administration du CSSC du 30 janvier. La proposition sera alors publique.
« La consultation s’étalera du 31 janvier au 15 mars. Au cours de cette période, les conseils d’établissement des écoles concernées (Sainte-Odile, Saint-Albert-le-Grand et Saint-Paul-Apôtre) pourront analyser l’hypothèse soumise à la consultation, consulter les parents et rendre un avis détaillé qui permettra ensuite d’enrichir les travaux menés jusqu’à maintenant. Nous encourageons vivement les parents et toutes les personnes concernées à prendre part aux discussions », invite Marie-Claude Lavoie, porte-parole du CSSC.
La décision finale quant aux orientations à prendre sera annoncée lors du conseil d’administration prévu le 28 mai prochain ».
Le débat est donc lancé pour quelques semaines.
Cet article bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le Gouvernement du Canada.
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