L'opposition au projet de redécoupage des bassins scolaires dans Lairet continue de s'organiser. Jeudi soir, le conseil de quartier tenait une assemblée spéciale en visioconférence, afin d'adopter une résolution rapidement.
Lairet : le conseil de quartier se joint à la fronde contre le redécoupage de bassins d’élèves
L’opposition au projet de redécoupage des bassins scolaires dans Lairet continue de s’organiser. Jeudi soir, le conseil de quartier tenait une assemblée spéciale en visioconférence, afin d’adopter une résolution rapidement.
Le plan de redécoupage des bassins scolaires, présenté par le Centre de services scolaire de la Capitale (CSSC) en début d’année, continue de faire des vagues. Les parents des élèves touchés, particulièrement à l‘école Sainte-Odile et à l‘école Saint-Albert-le-Grand, continuent de militer pour modifier le plan proposé.
Quelques membres du conseil d’administration du conseil de quartier de Lairet, de même que quelques parents, ont assisté à l’assemblée spéciale de jeudi soir, en ligne.
Enjeux multiples
Julie Tremblay-Potvin, présidente du conseil de quartier de Lairet, a présenté un argumentaire touffu, qui sera joint à des mémoires déposés par les parents des écoles Saint-Albert et Sainte-Odile à leurs conseils d’établissement respectifs. Ce sont ces instances qui devront rapporter les préoccupations des parents au CSSC.
Sécurité
Le texte soulève d’abord les conséquences pour la sécurité et la mobilité des enfants.
« Le redécoupage entraînerait des déplacements supplémentaires significatifs pour les élèves, compromettant leur sécurité et modifiant les habitudes de mobilité active, contrecarrant notamment les politiques de la Ville de Québec en faveur de la mobilité active », peut-on lire d’entrée de jeu.
On ajoute que les changements envisagés pourraient conduire à une augmentation du trafic automobile, ce qui aurait des conséquences pour la sécurité et qui viendrait à l’encontre des initiatives pour prévenir les maladies chroniques. Le conseil de quartier précise également que les familles les plus vulnérables seraient encore plus pénalisées, puisqu’elles ne pourront pas reconduire leurs enfants à l’école à pied ou en véhicule.
Conséquences psychosociales
Le conseil de quartier de Lairet croit aussi que les modifications entraîneront un impact négatif sur le besoin de stabilité psychosociale des enfants. L’organisme estime que celui-ci a déjà été grandement affecté dans les dernières années par la pandémie et par la grève dans le secteur public.
On croit aussi qu’un changement d’école pourrait « compromettre le sentiment d’appartenance des enfants à leur école et à leur quartier». Ceci pourrait affecter à la fois « la motivation scolaire et les habitudes de vie dans le quartier en dehors des périodes scolaires », de même que « la quantité et la qualité des liens » tissés dans le voisinage.
Communauté et démographie
Le conseil de quartier de Lairet craint également que le redécoupage des bassins scolaires vienne « fragmenter la vie communautaire », dans un quartier où on compte une bonne quantité de familles vulnérables, issues de l’immigration et monoparentales. La création de liens sociaux serait donc plus difficile dans ce contexte de mixité sociale.
D’ailleurs, les familles vulnérables pourraient avoir à recourir au service de garde le midi, en raison de l’éloignement de la nouvelle école, ce qui aurait des conséquences sur leur budget.
Aussi, comme le quartier Lairet est appelé à se développer davantage dans les années à venir, en raison de projets immobiliers, le conseil de quartier estime qu’il faut penser à plus long terme.
« Il importe de prendre en compte la croissance démographique et la densification prévue dans le quartier pour choisir des solutions viables à long terme afin d’éviter de futurs redécoupages et respectant les dynamiques sociales locales afin d’éviter des déplacements d’élèves à répétition ou le dispersement des élèves à tout vent », peut-on lire dans le document.
De nombreux autres éléments se retrouvent dans le document proposé par le conseil de quartier. On rappelle que des enfants habitant à 500 mètres de l’école Sainte-Odile ou Saint-Albert-le-Grand devront parcourir 1,5 km pour se rendre à leur nouvelle école. Cette modification les obligera à emprunter des artères considérées comme « achalandées et dangereuses », comme l’avenue du Colisée et la 1re Avenue.
On ajoute également que la pénurie de brigadiers scolaires pourrait avoir un impact sur la sécurité des écoliers.
Résolution d’appui du conseil de quartier
Le conseil de quartier de Lairet propose donc plusieurs pistes de solution.
Il souhaite d’abord l’abandon du «scénario de redécoupage proposé afin de réfléchir à une solution qui viendrait prioriser l’accès à l’école des élèves qui habitent le quartier». Il insiste également pour que «tous les élèves fréquent l’école la plus près de leur milieu de vie. »
Ensuite, la résolution réclame que le CSSC évalue « la possibilité de récupérer des locaux ou de délocaliser de façon bienveillante des clientèles qui ne résident pas dans le quartier et qui n’ont donc pas d’appartenance à celui-ci ».
Le conseil de quartier veut aussi qu’une évaluation approfondie des besoins « d’un ou de plusieurs agrandissements », de même que « la forme de ceux-ci » soit menée, ce qui pourrait «répondre du même souffle à différents besoins sociocommunautaires dans le quartier». On réclame aussi au ministère de l’Éducation « une dérogation pour un deuxième, voire un troisième agrandissement dans le secteur, en raison de la densité démographique, du renouvellement générationnel et de la forte immigration dans le quartier ».
On invite aussi le ministère de l’Éducation à « permettre l’installation de classes mobiles pendant la période d’évaluation ». Le conseil de quartier est aussi ouvert à « toute autre solution qui permettrait de maintenir les enfants dans leur milieu de vie ».
Finalement, le conseil de quartier de Lairet « propose avec vigueur au Centre de services scolaire de briser les silos en formant un comité de travail de concertation regroupant les citoyens, le conseil de quartier, la ville, les organismes communautaires, l’école, son conseil d’établissement et autres parties prenantes afin de penser un projet innovant qui soit plus qu’un simple immeuble, mais bien une initiative porteuse de santé durable pour le quartier.»
Prochaines démarches
Pour Claude Villeneuve, conseiller municipal du district de Maizerets-Lairet, le dernier élément a une importance considérable.
« On a des difficultés à avoir des contacts avec les gens dans les Centres de service scolaires. […] C’est donc important d’insister sur l’importance de briser des silos, de se concerter », estime-t-il.
Cette résolution du conseil de quartier de Lairet sera jointe aux mémoires déposés par les parents aux conseils d’établissement.
Les consultations ont lieu jusqu’au 15 mars. La décision finale se prendra lors du conseil d’administration du Centre de services scolaire de la Capitale le 28 mai prochain.
Cet article bénéficie du soutien de l‘Initiative de journalisme local, financée par le Gouvernement du Canada.
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2740, 2e Avenue, Québec (Québec), G1L 4Y8
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