Après avoir joué à Zorro, au Caporal Rusty dans Rintintin, à Tarzan, au soldat, à la police, au conducteur de locomotive, et j'en passe, je me suis tourné vers un jeu plus mystique, disons... Je suis devenu prêtre. Eh oui, je disais la messe dans ma chambre.
L’autel que mon père m’a fabriqué
Après avoir joué à Zorro, au Caporal Rusty dans Rintintin, à Tarzan, au soldat, à la police, au conducteur de locomotive, et j’en passe, je me suis tourné vers un jeu plus mystique, disons… Je suis devenu prêtre. Eh oui, je disais la messe dans ma chambre.
Enfant de chœur, je connaissais les rituels, la plupart des paroles récitées par le prêtre officiant et les ornements sacerdotaux n’avaient plus de secret pour moi. Mais il me manquait des répliques de vêtements qu’on doit mettre pour être un célébrant, de même que des accessoires liturgiques.
Ma mère, croyant sûrement que j’avais la vocation, m’a confectionné une soutane et un chasuble en soie brodée de fil d’or. De toute beauté! À la Librairie Canadienne, une de mes tantes m’a acheté un calice miniature. Pour les burettes, j’ai trouvé deux petites fioles qui avaient servies à mettre je ne sais quoi. Les retailles d’hosties provenant des Sœurs du Mont- Thabor étaient parfaites pour mes célébrations dominicales. J’avais presque tout sauf l’essentiel, un autel.
Papa, qui était un excellent bricoleur, me fabriqua un autel en bois. Je ne parle pas d’un petit autel de table, mais un meuble complet qui était à ma hauteur. Une vraie merveille avec le tabernacle qui s’ouvrait, un crucifix et même un porte-missel. Une vieille nappe blanche recouvrait la table d’autel. J’étais aux anges, c’est le cas de le dire!
Mais je n’avais pas de fidèles pour assister à ma messe. J’ai demandé à mon chum Gilles de me suivre dans mon délire religieux. Je célébrais donc la messe devant quatre chaises vides.
J’ai ainsi abandonné rapidement la prêtrise pour retourner à mes autres jeux et à mes amourettes d’enfant.
Le bel autel de papa a pris le chemin de la cave et a servi pendant des années comme meuble de rangement.
Ite missa est, allez, la messe est dite.
Mon ami Pierre m’a écrit ceci :
« Dans mon cas, c’était la religieuse qui nous enseignait, à mon cousin Jacques et à moi, quand nous étions en première année, et qui avait installé un autel miniature dans notre salle de classe avec tout le kit pour dire la messe.»
* * *
André Lévesque administre le groupe Facebook Limoilou des Baby Boomers, où ce texte a été publié une première fois.
Outre cet article, on peut aussi apprécier de nombreux textes d’André dans son ebook : https://www.edition999.info/Limoilou-au-quotidien.html.
Lire aussi :
Le chœur en folie
Auteur de D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs, Denys Hawey partage pour nos [...]
Le chœur en folie, la suite
Auteur de D’Irlande, de Limoilou et d’ailleurs, Denys Hawey partage pour nos [...]
Soutenez votre média
Contribuez à notre développement à titre d'abonné.e et obtenez des privilèges.