D'abord, j'ai vécu mon enfance dans les années 1950. Deux fois par année, on attendait impatiemment le gros catalogue Eaton : celui printemps-été et celui automne-hiver. En prime, on recevait, en novembre, le catalogue de Noël. Un vrai cadeau pour choisir nos étrennes !
Le catalogue Eaton, notre anti-dépresseur en novembre
D’abord, j’ai vécu mon enfance dans les années 1950. Deux fois par année, on attendait impatiemment le gros catalogue Eaton : celui printemps-été et celui automne-hiver. En prime, on recevait, en novembre, le catalogue de Noël. Un vrai cadeau pour choisir nos étrennes !
Les catalogues étaient lourds. Plus de trois cent pages de rêves. Quand les catalogues arrivaient, nous passions de grandes soirées assis autour de la table à les feuilleter. Moi je rêvais à des articles de sport, ma sœur à de nouvelles robes et ma mère à un beau « set » de salon. On marquait les pages qui nous intéressaient en repliant le bord (on disait écorner, qui est un bon mot français). C’était ainsi un message à nos parents, des suggestions de cadeaux pour les Fêtes ou pour nos anniversaires de naissance.
Eaton était mon préféré. Il était plus coloré et les articles proposés semblaient de meilleure qualité. C’était aussi le plus vieux des catalogues.
« Le premier catalogue de Timothy Eaton était une modeste brochure de 32 pages, publiée en 1884 et distribuée aux visiteurs de l’extérieur venus à Toronto pour y admirer l’Exposition nationale canadienne. »
Regarder l’image d’un article que l’on désirait devenait presque une obsession. On l’imprimait dans notre mémoire, on y rêvait endormi ou éveillé. Quand maman avait commandé l’objet de nos désirs, on comptait les jours avant la livraison. On piaffait d’impatience et on demandait sans cesse : « Le paquet est-tu arrivé? »
Enfin, le colis tant attendu était livré à la maison. Un nouveau windbreaker (coupe-vent), un chandail de hockey, des patins, une mitt (gant) de baseball, un jouet et même une bicyclette que mon père dû assembler en proférant des gros mots pas très catholiques.
Les catalogues étaient aussi des livres coquins pour des enfants des années 1950. En cachette, on regardait la section de la lingerie féminine et celle des maillots de bain.
Quand le nouveau catalogue arrivait, l’ancien devenait un gros livre dans lequel on découpait les images, dont celles des filles en maillot de bain. Images que l’on cachait avec soin. Si maman avait su…
En 1976, la compagnie Eaton mit fin à la distribution de son célèbre catalogue.
* * *
André Lévesque administre le groupe Facebook Limoilou des Baby Boomers, où ce texte a été publié une première fois.
Outre cet article, on peut aussi apprécier de nombreux textes d’André dans son ebook : https://www.edition999.info/Limoilou-au-quotidien.html.
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