Environ 250 personnes s'étaient données rendez-vous devant le Centre Louis-Jolliet mardi matin, afin de démontrer leurs désaccords avec les coupes en francisation, qui entraîneront la fermeture de plusieurs classes à partir du 24 janvier.
Nouvel effort pour sauver les cours de francisation au Centre Louis-Jolliet
Environ 250 personnes s’étaient données rendez-vous devant le Centre Louis-Jolliet mardi matin, afin de démontrer leurs désaccords avec les coupes en francisation, qui entraîneront la fermeture de plusieurs classes à partir du 24 janvier.
Ce mouvement, qui prend de l’ampleur partout au Québec, avait connu un premier épisode de mobilisation à la veille de l’Halloween devant l’établissement d’enseignant de Limoilou.
Depuis, le Centre de services scolaire de la Capitale a annoncé une importante réduction de l’offre en francisation, qui pourrait toucher fortement les élèves et employés du Centre Louis-Jolliet.
«Catastrophe»
Selon Olga Nikinova, étudiante en francisation et initiatrice de cette nouvelle mobilisation, il n’a pas été difficile de convaincre ses collègues de manifester.
«Vendredi, quand on a reçu la nouvelle de la fermeture de classes, tout le monde était vraiment déçu. C’était une catastrophe à l’école et les gens ont décidé de manifester tout de suite», explique-t-elle.
L’immigrante d’origine russe estime aussi que le niveau de français des immigrants ne leur permet pas toujours de s’exprimer sur divers enjeux.
«Parfois, on est trop silencieux à cause de notre niveau de français. Mais aujourd’hui, on veut s’exprimer», ajoute Olga.
Pas seulement des cours de français
Pour plusieurs élèves rencontrés sur place, autant le 30 octobre dernier que ce matin, les cours de francisation vont bien au-delà de l’apprentissage d’une langue.
«Tu peux comprendre comment fonctionne la culture québécoise. Par exemple, ici j’ai appris qu’est-ce que c’est la cabane à sucre, le blé d’Inde, toute la culture et les expressions québécoises, et l’histoire du Québec», illustre une étudiante.
Un autre élève ajoute que ces cours ne servent pas qu’aux immigrants venus de d’autres pays. Canadien anglais, il a quitté Toronto pour s’établir au Québec. Il souhaite apprendre le français pour bien s’intégrer.
«Sans francisation, on va parler anglais», croit-il.
«Profondément inhumain», selon Étienne Grandmont
Député de Québec solidaire dans la circonscription voisine de Taschereau, Étienne Grandmont invite le premier ministre du Québec François Legault et le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration Jean-François Roberge à «faire preuve d’un peu d’empathie».
«Je ne comprends pas le premier ministre Legault et le ministre Roberge, de se dire les plus grands défenseurs de la langue française et, de l’autre côté, couper en francisation. Ça ne prend pas un doctorat en physique quantique pour comprendre que c’est complètement ridicule, que ça ne va pas dans le bon sens», peste M. Grandmont.
Il va plus loin, en affirmant qu’«il y a quelque chose de profondément inhumain» à couper dans le processus d’intégration de la société québécoise.
«Si ces gens-là avaient le droit de vote, je suis pas mal sûr que la CAQ s’en occuperait pas mal plus. Ces gens-là ont malheureusement peu de parole. Aujourd’hui, je suis très content de les voir sortir, de les voir manifester, de les voir dire qu’ils en ont assez de ce gouvernement-là aussi qui les maltraite, qui leur tape sur la tête sans bon sens», renchérit le député de Taschereau.
Étienne Grandmont a encore espoir qu’une décision soit changée d’ici le 24 janvier, parce que les gens qui manifestaient devant le Centre Louis-Jolliet avaient encore de l’espoir. Il souhaite au moins que la cohorte actuelle puisse poursuivre ses cours.
Pascal Paradis, député du Parti québécois dans la circonscription de Jean-Talon, se trouvait également sur place.
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1201, rue de la Pointe-aux-Lièvres, Québec (Québec), G1L 4M1
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