On faisait du pouce à tous les matins pour aller au collège

Je partais donc de chez moi sur la 4e Avenue et, après un arrêt chez Larochelle afin d'acheter deux cigarettes pour cinq cennes, je marchais jusqu’au coin de la Canardière et des Capucins. C’était un lieu  achalandé, le trafic arrivant de Limoilou et de la Côte de Beaupré.

On faisait du pouce à tous les matins pour aller au collège | 23 juin 2024 | Article par André Lévesque

Grégoire Doyon au centre d’une intersection achalandée du Vieux-Limoilou. Août 1968.

Crédit photo: Jocelyn Paquet (collection personnelle)

Je partais donc de chez moi sur la 4e Avenue et, après un arrêt chez Larochelle afin d’acheter deux cigarettes pour cinq cennes, je marchais jusqu’au coin de la Canardière et des Capucins. C’était un lieu  achalandé, le trafic arrivant de Limoilou et de la Côte de Beaupré.

De 1963 à 1967, j’ai fréquenté le Collège universitaire Garneau situé rue de l’Université, en Haute-Ville. Dès les premiers jours au collège, j’ai décidé que je voyagerais gratuitement en « stop ».

Un matin, il y avait un autre gars qui faisait de l’auto-stop, un type du même collège. C’était Daniel, qui sera plus tard mon meilleur ami. Alors tous les deux nous sommes devenus des habitués de ce coin de rue, hiver comme été, beau temps mauvais temps.

Après quelques jours, nous avions déjà nos « réguliers » qui nous donnaient un lift vers la Haute-Ville. C’était souvent des parents d’élèves de Garneau ou de bons samaritains du quartier. Je dois dire que dans ce temps-là, faire du pouce était une activité très populaire. Les automobilistes ne craignaient pas les auto-stoppeurs… surtout ceux qui portaient veston-cravate comme nous. Mais certains lifts nous laissaient au Carré Parent et nous devions alors monter l’abrupte côte de La Canoterie et la rue Sainte-Famille pour atteindre le collège. On devait passer, excités mais craintifs, devant le «coin des putes» en bas de la Canoterie (aujourd’hui, l’hôtel Belley).

En 1967, j’ai eu ma première voiture, une Coccinelle usagée. Je suis alors devenu celui qui faisait monter des étudiants adeptes du pouce. Juste retour des choses !

Cette année-là, j’ai garé ma Volks et j’ai repris mon titre de « pouceux », mais pouceux au long cours. Daniel et moi sommes allés à Vancouver. Mais ça, c’est une autre histoire…

*     *     *

André Lévesque administre le groupe Facebook Limoilou des baby boomers, où ce texte a été publié une première fois.

Outre cet article, on peut aussi apprécier de nombreux textes d’André dans son ebook : https://www.edition999.info/Limoilou-au-quotidien.html

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