Une mobilisation dans Limoilou pour la qualité de l’air

Ce samedi 7 septembre, plusieurs organismes et citoyens participeront à une mobilisation pour la qualité de l’air. L’action prendra place dans le cadre de la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus.

La mobilisation commencera le samedi 7 septembre en matinée, sur la 9e Avenue dans le Vieux-Limoilou, au sud du Centre Horizon. Il est conseillé aux participants d’arriver un peu avant 11h.

Dès 10h30, des kiosques d’information de plusieurs groupes actifs sur le dossier de la qualité de l’air seront présents.

« Un premier geste va être posé par des petits groupes de citoyens, dont le Mouvement pour une ville zéro déchet et Mères au front. On va inviter les gens à se coucher dans la rue, mais habillés intégralement en bleu pour symboliser les particules d’air pur », annonce Mathieu Caron, citoyen du Vieux-Limoilou, l’un des porte-parole de la mobilisation, du collectif Vigilance Canari et membre du groupe Parents de Limoilou.

« On barre une rue au sud de Limoilou, dans un coin de la ville qui est très minéralisé et très exposé à la pollution atmosphérique, aux particules fines venant des autoroutes attenantes et du quartier industriel. »

La mobilisation dans Limoilou s’inscrit dans le cadre de la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus, décrétée le 7 septembre par les Nations Unies. Il s’agit du premier événement porté par Vigilance Canari.

Tire le coyote offrira une performance musicale. La musique de Bosco Baker’s Do Makers compte assurer aussi l’ambiance.

Une envie d’inspirer

Le terme inspirer constitue le thème central de cette mobilisation dans Limoilou.

« C’est un jeu de mot avec inspirer de l’air pur, mais c’est aussi s’inspirer les uns des autres. Si on veut continuer à avoir le goût de se lever le matin et se battre pour des causes comme ça, il faut se donner des objectifs inspirants […] », souligne M. Caron.

Publicité

Plusieurs prises de parole sont attendues à 11h.

Lors de cette action, la Dre Johanne Elsener, de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME) prendra la parole.

Résidente du Vieux-Limoilou et élève de 6e année, Olive Caron (la fille de Mathieu Caron) s’exprimera aussi.

« Je suis super fier que ma fille ait accepté de dire un petit mot et de raconter au micro comment elle voit Limoilou dans 20 ans. Ça, ça m’inspire », confie-t-il.

« Les enfants et les jeunes ne se donnent pas de freins. Ils se disent : Limoilou a un problème. Alors, on va en faire un exemple de verdissement urbain […]. C’est ça qu’on devrait viser. »

Selon M. Caron, cette action est une façon d’envoyer aussi « un signal clair aux autre villes et villages qui vivent des problèmes de qualité de l’air. »

« On pense qu’il y a de la place pour une politique nationale, mais aussi des gestes clairs et musclés de la part du gouvernement provincial », ajoute-t-il.

Fédérer autrement

Derrière cette mobilisation, les organisations ont souhaité rassembler les forces vives de la région de Québec, des quartiers de la Basse-Ville, de Limoilou et de Vanier.

« On a voulu rassembler tout ce monde-là, de différents âges, secteurs et provenance autour d’une image fédératrice », explique Mathieu Caron.

Pour lui, la mobilisation est une invitation pour « les familles et les enfants, qui s’inquiètent de la mauvaise qualité de l’air et qui hésitent à s’impliquer dans des événements autour de ce thème-là ».

À ses yeux, tout tourne autour de la manière d’aborder la problématique concernant la qualité de l’air.

« On a le droit de nommer le problème et les dangers liés à la qualité de l’air, mais il y a une façon de le dire pour faire autre chose que de partager juste l’indignation et la grogne collective. Ce n’est pas très durable comme calcul. Il manque ce ton festif en qualité de l’air », estime-t-il.

« La qualité de l’air est le sujet d’actualité du Grand Limoilou depuis une dizaine d’années et qui risque de l’être pour au moins encore 20 ans. Si on veut changer les choses, il va falloir trouver une façon de se voir et que ça soit l’fun. »

« Le rassemblement sera l’occasion pour les personnes participantes de manifester leur désir de voir les trois paliers de gouvernement honorer leur devoir d’exemplarité autant que le principe de précaution, en agissant au profit de la qualité de l’air », précise-t-on également par voie de communiqué.

Les organisateurs veulent se montrer optimistes.

« Les choses s’améliorent parce qu’on s’est mobilisé et qu’on continue de se mobiliser. La façon de le faire durablement, c’est le faire en familles et en se serrant les coudes […] »,

À l’avenir, cette mobilisation espère rester active et porter ce dossier à l’extérieur du secteur de Limoilou.

Nickel

D’ailleurs, le ministère de l’Environnement de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) révélait cette semaine qu’un nouveau dépassement de plus du double de la norme journalière de nickel avait eu lieu le 16 mai 2024 dans l’air de Limoilou.

« Un dépassement de la norme de nickel en est toujours un de trop, d’autant plus que le ministère s’est permis de fixer une norme cinq fois plus élevée que ce que recommande l’OMS. Ce nouveau dépassement est un autre rappel que le transbordement de vrac n’a pas sa place dans le Port de Québec », a précisé par voie de communiqué Jackie Smith, conseillère municipale de Limoilou et Cheffe de Transition Québec.

Union de Mères au front – ville de Québec, du Mouvement pour une ville zéro déchet (MVZD) et du groupe des Parents de Limoilou pour la qualité de l’air, le collectif Vigilance Canari vise à rassembler les personnes préoccupés par l’enjeu de la pollution atmosphérique dans la région de Québec.

Tous les détails sur la mobilisation du 7 septembre sont à retrouver sur la page Facebook de l’événement. 

Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local.