Vision de la 1re Avenue : la Ville dit avoir «les deux mains sur le volant»

L'élue responsable de la planification et de l'aménagement du territoire, Marie-Pierre Boucher, répond à cinq questions sur la vision préliminaire d'aménagement de la 1re Avenue.

Vision de la 1re Avenue : la Ville dit avoir «les deux mains sur le volant» | 9 avril 2024 | Article par Thomas Verret

Propriétaire des terrains en friche de la 41e Rue, la Municipalité estime avoir la destinée du secteur de la 1re Avenue bien en main, afin d’y créer de nouvelles unités d’habitation, d’augmenter la part de verdissement et d’aménager des espaces publics pour les citoyens.

Crédit photo: Ville de Québec

L’élue responsable de la planification et de l’aménagement du territoire, Marie-Pierre Boucher, répond à cinq questions sur la vision préliminaire d’aménagement de la 1re Avenue.

Le territoire visé concerne les quartiers Saint-Rodrigue, Lairet et Vieux-Limoilou. Selon la Ville, le potentiel est d’y ajouter jusqu’à 2 500 logements. On prévoit des typologies d’habitation de plus gros gabarits sur le site des Galeries Charlesbourg et différents scénarios sont possible pour la friche de la 41e Rue Est.

Comment se planifie la vision en ce qui concerne l’habitation?

« Les secteurs à plus haute densité vont être proche de l’autoroute [Félix-Leclerc]. (…) Mais on peut arriver jusqu’en maisons en rangée dans certains secteurs de la friche », précise Mme Boucher.

« Il y a une gradation au niveau des hauteurs. Sur la friche, du côté est, on intègre une coulée verte pour permettre aux citoyens d’avoir accès à un espace vert, d’utiliser la friche dans son ensemble, pas juste au niveau de l’habitation. L’objectif est vraiment de créer un milieu de vie dans ce secteur. »

À l’est de la friche, quel type de logement prévoit-on?

« Comme la Ville est propriétaire, on va pouvoir décider nous-mêmes de ce qu’on veut mettre en place », avance la conseillère municipale.

« L’avantage (…) c’est qu’on ne vient pas faire des projets à la pièce avec les promoteurs. Un promoteur intéressé à y développer un projet devra le faire en conformité avec ce qu’on veut développer dans notre milieu. C’est nous qui avons les deux mains sur le volant. »

Pourquoi des aménagement temporaires sur le côté ouest de la friche?

« On ne peut pas installer quelque chose de permanent, parce qu’on sait qu’avec le possible tramway, l’intérêt pour le RTC aussi… »

« [Avec les citoyens], on est venus travailler sur l’inclusion d’un jardin collectif, d’une pépinière, de lieux de rencontre, etc. C’est une friche qui va rester accessible pour l’ensemble de la population et qui n’a pas d’habitation de ce côté-là. »

Dans quelle dynamique s’inscrit le redéveloppement d’un centre d’achats intégrant de l’habitation?

« On est en requalification d’un secteur hautement minéralisé [le site des Galeries Charlesbourg] avec beaucoup de stationnements. L’idée est de maintenir l’offre au niveau de l’épicerie, des commerces. (…) En amenant de l’habitation supplémentaire, on crée de nouveaux consommateurs pour donner vie à ces milieux », soutient Marie-Pierre Boucher.

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« On amène de la beauté dans un site, des citoyens et on garde les commerces. (…) Les gens vont pouvoir y travailler, consommer, vivre, se côtoyer, avec un milieu social, dans le même secteur, à distance de marche. »

Métrobus du RTC sur la 1re Avenue
La 1re Avenue est une artère importante de transport en commun.
Crédit photo: Thomas Verret

Quelle place est accordée au verdissement?

« On veut créer des places publiques (…) des milieux de vie avec davantage de verdissement. »

« On veut également ajouter de la canopée dans le secteur. En plus de la coulée verte, il est prévu de réaliser une pépinière au bout, à l’angle de la 41e Rue et la 1re Avenue, ainsi qu’un grand parc avec une capacité d’absorption des eaux de pluie. Donc, on crée un milieu de vie, mais aussi un milieu à haute valeur environnementale. »

Qu’en pensent les élus … et le conseil de quartier

« Globalement satisfaite » de cette vision préliminaire, la conseillère de Limoilou émet pour sa part quelques déceptions.

« Ce qu’on nous laisse entrevoir pour le moment me satisfait, mais en pleine crise du logement, il est nécessaire qu’on nous annonce du logement social sur ces terrains dont la Ville est déjà propriétaire. »

« De plus, la Ville semble ignorer les résultats de l’étude de la santé publique sur la qualité de l’air, en permettant d’élever des immeubles résidentiels de 14 étages, collés sur l’autoroute Félix-Leclerc », dénonce Jackie Smith.

Le conseiller de Maizerets–Lairet juge, quant à lui, que la vision répond à des besoins de la population en matière d’aménagements verts et d’habitation.

« J’ai le sentiment que ça va répondre à beaucoup d’aspirations des citoyens », déclare Claude Villeneuve.

« C’est intéressant de voir qu’on vise d’aller vers des logements sociaux et abordables. »

Sa principale préoccupation a trait au sort du terrain d’Hydro-Québec en vente au coin du boulevard Henri-Bourassa et de la 41e Rue, qui est « stratégique », pour réaliser une coulée verte entre Maizerets et Lairet.

Le Conseil de quartier de Lairet, de son côté, trouve que la vision « est à l’image » des propositions citoyennes. Ses administrateurs promettent « d’être au poste » pour représenter les intérêts des gens vivant ou travaillant dans le quartier.

« Nous allons continuer à travailler avec la ville pour les détails de l’aménagement dans le but d’assurer la meilleure qualité de vie possible », assure la présidente Julie Tremblay-Potvin.

L’organisme s’oppose cependant à ce que le futur garage d’entretien du tramway s’installe sur la friche ouest.

Participation publique

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