Chronique d’une rivière disparue : Introduction

En cette période de confinement, Monlimoilou réactualise les articles de notre collaborateur et historien Réjean Lemoine qui ont particulièrement retenus votre attention de 2010 à 2014. Cette série de huit articles souhaite apporter un peu de printemps à cette fin d'hiver sans précédent.

Chronique d’une rivière disparue : Introduction | 25 mars 2020 | Article par Réjean Lemoine

Parcours de la rivière Lairet illustré dans le cadre du projet de sa canalisation. Vers 1940.

Crédit photo: Ville de Québec

En cette période de confinement, Monlimoilou réactualise les articles de notre collaborateur et historien Réjean Lemoine qui ont particulièrement retenus votre attention de 2010 à 2014. Cette série de huit articles souhaite apporter un peu de printemps à cette fin d’hiver sans précédent.

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Longue de plus de deux kilomètres, la rivière Lairet prenait sa source dans les premières collines de Charlesbourg (aujourd’hui dans le quartier Lebourneuf).

Premier affluent de la rivière Saint-Charles sur sa rive gauche, ce cours d’eau traversait donc les terres de Charlesbourg et de Limoilou. Son parcours très sinueux et erratique terminait sa course dans l’actuel parc Cartier-Brébeuf.

L’origine du nom Lairet demeure obscure. Il apparaît pour la première fois en 1626 et semble désigner des filets de pêche. Samuel de Champlain dessine sur une carte de Québec (1613) un filet de pêche à l’embouchure de la Lairet. Ces filets portent à l’époque le nom de « rets ». Sous le Régime français, on écrit le nom de la rivière de manière très variée : Larrai, Larret ou Lairet. Une autre hypothèse moins plausible voudrait que Lairet soit le nom d’un des premiers colons résidents de Charlesbourg.

Pendant plus d’un siècle, les résidents des villes avaient pollué, canalisé et enterré les ruisseaux et les rivières. La Saint-Charles, canalisée et redressée, est devenue dans les années 1960 un égout souterrain appelé l’émissaire Lairet. En 2005, cet immense tuyau de six mètres de diamètre s’est affaissé à son embouchure dans le parc Cartier-Brébeuf. La direction du parc décide alors en février de la même année de déterrer et renaturaliser cette partie de la rivière Lairet afin de lui redonner son embouchure naturelle.

Aujourd’hui, un mouvement environnemental international favorise la renaturalisation et le remise en lumière « daylighting » des rivières disparues. Présentement des projets ont cours dans plusieurs villes comme à Séoul en Corée du Sud, New-York, Los Angeles et Vancouver. L’objectif de ces projets est de  redonner de nouveaux axes verts à des quartiers complètement urbanisés et de combattre le réchauffement climatique.

Dans les prochains jours, l’histoire de la rivière Lairet sera esquissée afin de comprendre pourquoi beaucoup d’argent et d’énergie ont été investis dans les années 1960 pour faire disparaître ce cours d’eau urbain.

Principales sources pour cette chronique : Archives de la Ville de Québec et de l’hôpital Saint-François d’Assise. Dossiers de correspondance des maires Lucien Borne et Wilfrid Hamel. Le Courrier de Limoilou, L’Action Catholique et Le Soleil de l’époque.

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Articles à suivre

  • Les caractéristiques naturelles de la Lairet
  • L’histoire sur les bords de la Lairet
  • Les premiers signes de détérioration de la Lairet
  • Enquête du département de la santé et projet de canalisation dans les années 1940
  • Le projet de canalisation de la Lairet
  • Les difficiles années 1950
  • La réalisation du projet de canalisation de la Lairet

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