Des normes plus sévères réclamées pour la White Birch

Plusieurs résident.e.s de Limoilou ont souligné l’odeur nauséabonde qui se dégageait des environs de l’usine de White Birch, dans les derniers jours. L’attestation d’assainissement de l’entreprise prend fin en juillet 2023. Le député de Jean-Lesage, Sol Zanetti, réclame des normes environnementales plus sévères face à l’émission de contaminants atmosphériques.

M. Zanetti est appuyé dans sa démarche par les conseils de quartier du Vieux-Limoilou, de Maizerets et de Saint-Roch, ainsi que par le Mouvement pour une ville Zéro déchet.

Ces groupes réclament au ministère de l’Environnement un « resserrement drastique des normes sur les contaminants atmosphériques » imposées à l‘usine de Papiers White Birch.

Pour le député de Jean-Lesage, les émissions provenant de l’usine n’ont pas suffisamment leur place dans les débats publics. M. Zanetti estime qu’elles nuisent à la qualité de l’air. L’usine serait impliquée dans l’élaboration d’une « soupe toxique » pour les populations de Limoilou et de la basse-ville, selon le politicien.

Données

L’équipe de Sol Zanetti a mandaté une expertise indépendante pour analyser les données publiques de Papiers White Birch.

« Nous savons maintenant, données à l’appui, que la pollution de la White Birch va bien au-delà des odeurs nauséabondes qui s’en échappent. Pour certains contaminants, comme les composés organiques volatiles (COV), les rejets de l’usine sont beaucoup plus élevés que ceux constatés à l’incinérateur, parfois jusqu’à 76 fois plus! », déplore le député de Jean-Lesage.

L’usine rejetterait aussi des quantités importantes de monoxyde de carbone, d’oxydes d’azote et de particules fines.

« Il est inconcevable que la quasi-totalité des polluants actuellement rejetés par la White Birch ne fasse l’objet d’aucune norme dans l’attestation actuelle. De plus, l’une des seules normes imposées, concernant les particules en suspensions totales (PST) est cinq fois plus permissive que celle imposée à l’incinérateur », se désole M. Zanetti.

Il souhaite que le gouvernement Legault se mêle du dossier. Selon lui, l’usine doit assumer ses responsabilités envers ses voisins.

Voix citoyennes

Trois conseils de quartier joignent leur voix à celle de Sol Zanetti. Alors que la qualité de l’air est considérée préoccupante, ils souhaitent aussi que les prochaines règles soient resserrées pour Papiers White Birch.

« La pollution issue de l’usine n’est pas une fatalité. Avec les outils et les technologies disponibles aujourd’hui, c’est une situation qui pourrait être réglée ou atténuée », croit Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou.

Du côté du Mouvement pour une Ville Zéro déchet, l’usine est un gros pollueur, au même titre que le Port de Québec et l’incinérateur.

« On se bat depuis des années pour imposer des normes plus strictes à l’incinérateur, c’est inacceptable que l’usine de pâtes et papiers juste à côté s’en tire avec si peu de restrictions », précise Marcel Paré, du Mouvement pour une Ville Zéro déchet.

Odeurs nauséabondes

Dans un article du Soleil paru le 14 juin 2023, un représentant de l’usine précise qu’un bris majeur survenu dans une machine à papier cause l’odeur « d’œufs pourris ». Quelques semaines sont nécessaires à la réparation. L’odeur pourrait encore perdurer deux semaines.

L’usine de Papiers White Birch avait aussi été identifiée comme responsable de l’émission de bruits dérangeants dans les dernières années.

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