De Varna à Limoilou : les premiers pas de Veneta Petkova

Tout au long de l’année 2014, Monlimoilou.com ira à la rencontre de résidents et entrepreneurs du quartier, connus ou moins connus, qui ont tous en commun d’être originaires de l’extérieur du Québec. Nous vous présenterons leur parcours jusqu’à Limoilou, ainsi que leurs impressions sur leur quartier d’adoption.

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Atterrir dans un nouveau pays et entamer le début d’une nouvelle vie n’est pas une chose facile. À Limoilou, plus de 3 000 personnes sont passées par ce processus à ce jour. Veneta Petkova en est une d’entre elles.

Limoilou, un quartier actif et accueillant

Veneta Petkova a déposé ses valises en sol limoulois il y a tout juste 5 mois. Elle a quitté la Bulgarie pour fuir des conditions économiques difficiles. C’est via un blogue bulgare consulté dans son pays qu’elle découvre Limoilou, qui déjà, avant même d’arriver, l’avait convaincue de venir s’y installer.Elle se sent bien accueillie dans son nouveau quartier d’adoption. « Ici, les gens sont actifs! Il y a beaucoup d’activités et l’infrastructure est riche en possibilités. Dans notre pays, il n’y a pas assez d’évènements» me dit-elle dans un français impeccable. Son coup de coeur? Sans hésitation, le Domaine Maizerets, et ajoute avec le sourire qu’elle avait hâte de le découvrir sans neige…C’est sûr que les premières semaines furent difficiles. Elle s’est ennuyée de sa famille et de ses amis et la langue représente une barrière importante. « La langue, c’est tout, c’est ce qui nous permet de travailler, de communiquer, de nous amuser, de vivre… » Veneta suit actuellement des cours de francisation et elle encourage les immigrants à ne pas manquer une occasion de discuter avec le monde, même dans le bus : « C’est important d’aller vers les gens, d’oser, même si on parle un français tout croche ».Diplômée d’une maîtrise en comptabilité, Veneta fait vite face aux barrières l’empêchant d’exercer sa profession. Avec son conjoint, ils sont des « travailleurs qualifiés ». Pourtant, sa maîtrise en comptabilité obtenue en Bulgarie n’est reconnue qu’au niveau baccalauréat, et malgré son expérience professionnelle, elle apprend qu’elle devra reprendre une formation de 5 ou 6 ans pour exercer son métier. Et sans emploi, difficile de se sentir complètement intégré…

Un emploi à Limoilou? Pas si simple…

À leur arrivée, les immigrants font face à des obstacles souvent sous-estimés. Je rencontre Murielle et Catherine, deux intervenantes passionnées de l’organisme RIRE 2000, organisme aidant les nouveaux arrivants à s’intégrer dans leur nouvelle société d’accueil. La première barrière, c’est la langue, mais aussi la non reconnaissance des diplômes et de l’expérience dans les pays d’origine. De plus, d’après une étude réalisée par l’ATI de Limoilou, les nouveaux arrivants du quartier ne savent pas comment s’orienter pour trouver un emploi, ne connaissent ni les techniques de recherche d’emploi ni les codes culturels et sont souvent désespérés.Souvent, c’est la communauté d’origine qui accueille l’immigrant, le guide et l’informe dans ses premiers pas d’intégration. Malheureusement, le phénomène d’isolement est très présent. Malgré la multitude d’organismes et services existant dans le quartier, les nouveaux arrivants peuvent rapidement se trouver dans un cercle fermé s’ils n’ont pas les bonnes informations. « Et c’est difficile de savoir par où commencer, beaucoup de gens ne savent pas comment s’informer » ajoute Veneta.Face à ce constat, l’ATI Limoilou et RIRE 2000 ont organisé la Matinée Info-Emploi en début d’année, dont ma collègue blogueuse Agathe Vergne vous avait parlé en février dernier.Cet évènement fut un succès et permit à plus d’une centaine d’immigrants de mieux connaître les ressources de leur quartier et briser leur isolement. Pour Veneta, cela lui a permis de mieux comprendre les étapes à franchir pour réaliser son rêve et exercer sa profession, mais surtout de ne pas « perdre le nord » me dit-elle en bulgare.En espérant que la chaîne d’information amorcée en cette matinée du mois de février se poursuive, et que d’autres projets novateurs de ce type voient le jour à Limoilou.