Les premières fois de Fred Jourdain (1 de 2)

 

Artiste illustrateur
Crédit photo : Anthony Jourdain
La première fois, je ne m’en souviens plus. Était-ce dans un bar, dans un restaurant de Limoilou ? C’est curieux, on est supposés se rappeler la première fois, surtout quand c’est bon. Peut-être est-ce parce que ça s’est imposé comme une évidence : il a comblé si naturellement un goût, un besoin, une envie, et avec quel aplomb, qu’il ne m’a plus été possible d’imaginer un monde d’où il avait été absent. Mesdames et messieurs : Fred Jourdain.Fred JourdainLui, il se rappelle la première fois. C’était en 2005, au Bal du lézard. Une exposition de portraits d’artistes du cinéma et de la musique – « Ça plaît bien, ça, les portraits ». Ça plaît tellement bien que, lors d’une exposition à feu l’Inox en 2008, Ex Machina l’approche pour lui proposer d’illustrer la pièce de théâtre Le dragon bleu de Robert Lepage et Marie Michaud. Paru en 2011 chez Alto, après deux ans de recherches et de travail intensifs, le roman graphique (ci-contre) remporte le prix Bédéis Causa 2012. Une autre première dont l’artiste de Limoilou se souviendra.Cette expérience le ramènera aussi à son premier amour, la bande dessinée. Il fait ainsi écho en images au « printemps érable » dans le collectif Je me souviendrai, publié en août 2012. « Je voulais pas arriver avec la violence, je voulais tirer l’aspect plus mobilisateur », dira-t-il en se gardant bien de revendiquer l’étiquette d’engagé. Il ajoute : « C’est plus facile dans l’art de critiquer que de construire. »Donc le voilà qui construit son œuvre, entre deux promenades dans ce quartier qui l’inspire – « J’aime ça, aller marcher sur la rivière Saint-Charles le soir. » Quoiqu’il doit la courir, la rivière, depuis quelques semaines, à en juger par son horaire chargé. « Le plus difficile dernièrement, c’est de me décider parmi toutes les choses qui me font triper. » Parmi celles-ci : la refonte de son site Internet, un projet de BD qui intégrerait les nouvelles technologies, et l’exploration d’avenues plus abstraites que celles des portraits d’artistes auxquels il nous a habitués.Parlons-en, justement, de cette exploration, dont le résultat se donne à voir dans une exposition que Fred Jourdain présente ces jours-ci à la brasserie La Souche

[ à suivre demain ]

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